Michel Beaucage
Texte : Diane Laberge et Annie Lafrance; photos : Michel Beaucage
Il y a longtemps que le bleu habite l’imaginaire de Michel Beaucage. À 19 ans, il découvre un autoportrait sur fond bleu de Van Gogh lors d’un voyage en Europe. « Je ne croyais pas qu’un tableau puisse autant émouvoir. » Cette rencontre agit comme un catalyseur. Doué pour la musique et le dessin, Michel Beaucage choisit de consacrer sa carrière à la peinture. Dès le départ, sa palette est flamboyante.
En 2005, sa participation à la Biennale internationale d’art de Beijing marque un tournant important. « Je suis retourné cinq fois en Chine par la suite. En fait, j’ai découvert que j’avais une influence chinoise dans le maniement du pinceau. » Ainsi, il met au point une technique qui lui est propre. « Je peins sur papier de riz avec un gros pinceau chinois. Lié à l’acrylique, le papier est à la fois empreint de transparence et chargé de nuances. » L’artiste – qui apprécie les grands formats – aime travailler au sol, pieds nus, dans un geste large et spontané. On aime la dualité entre la fraîcheur de ses fonds et les zones chargées de couleurs où le bleu s’imposera au fil du temps comme une signature.
Sous influence ibérique
Montréalais d’origine, Michel Beaucage est aussi Majorquin dans l’âme. En 2018, il passe trois mois à Majorque – au large de Barcelone – pour y travailler sur des expositions. « Inspiré par l’immensité et la terre rouge de Majorque, j’ai beaucoup joué avec les pigments terre de Sienne et bleu azul. Ce bleu ne me quitte plus. »
Ses œuvres brillent par les jeux d’abstraction et de figuration qu’on y trouve. « Je n’ai pas de thème particulier mais je suis de plus en plus inspiré par la nature. » À l’image de l’homme, ses tableaux sont à la fois intenses et sensibles, riches en émotion. On peut les voir dans plusieurs galeries dont la Galerie Éric Devlin (Montréal) et chez Art Lab (Knowlton) où il a son atelier.
Saviez-vous que… on célèbre cette année les 50 ans du Bed-in for Peace de John & Yoko? Parce qu’il adore les textures, Michel a créé une œuvre organique –une collaboration avec l’artiste-textile Annie Legault –à partir des rideaux de la suite 1742 du Reine Elizabeth où le couple militait pour la paix, sous la couverture.
Quand le flamboyant prend le décor!
Bleu, jaune et rouge. C’est le retour des couleurs primaires! Formant un trio indémodable en décoration, elles ont été mises de l’avant par le biais de différents courants artistiques. On les associe notamment à l’esthétisme de Bauhaus des années 1920, au rétro des années 1960, ou plus récemment, au retour de la mode du « color block », qui est aussi vue dans la garde-robe.
Il est bon de se rappeler qu’une couleur primaire ne résulte d’aucun mélange. Mais on peut toutefois s’amuser à varier ses nuances. Ici, elles deviennent Cogneur, Humeur ensoleillée et Maisons arc-en-ciel, formant une harmonie parfaitement équilibrée.
Audacieux, éclaté, flamboyant, ce trio évoque un symbole fort en décoration. C’est pourquoi il demande d’être choisi judicieusement. Il se colle bien aux intérieurs de style minimaliste, aux lignes droites et aux espaces très design.
Aussi, on évite d’ajouter une quatrième couleur : trois, c’est bien suffisant! C’est pourquoi le gris foncé, presque noir, Mer silencieuse, viendra encadrer et souligner l’agencement des trois couleurs. Il peut également délimiter les formes géométriques de chacune d’elles.
Bien que cette tendance du « color block » vient dynamiser les intérieurs avec style, elle n’est ni agressive ni imposante lorsque l’équilibre est respecté. Elle peut même être inspirante; ce n’est pas étonnant de la retrouver dans des espaces créatifs, comme les salles de jeux.
Amusez-vous avec les couleurs primaires!
QUE L’INSPIRATION VOUS GUIDE : Mer silencieuse; C12-1-0515-3; Collection BeautiTone • Humeur ensoleillée; B17-2-0822-4; Collection BeautiTone • Cogneur; TBJ3-3; Peinture officielle des Toronto Bleu Jays • Maison arc-en-ciel; CL48-3; Collection Canadian Living (Inspirée par Terre-Neuve-et-Labrador)